La lisibilité d’un paysage est riche des éléments qui le composent. Parmi ceux-ci, les châteaux médiévaux, points élevés et repères dans l’espace, sont d’autant plus remarquables que, visibles bien que ruines, ils créent souvent l’identité d’un paysage, d’une région et d’une histoire.
Tel est le cas du château d’Origny.
 

À Origny, dans le Pays châtillonnais (Bourgogne), s’élèvent les trois tours du château datant du XIVème siècle, qui dominent la vallée de la Seine et dont la survivance est menacée. Des bâtiments entourant le château sont aussi très anciens tout comme le pigeonnier. Dans l’une des tours, était la chapelle qui possède des fresques hélas en très mauvais état. Le premier seigneur connu fut Oudart de Mipont (1361), et le dernier dut partir lors de la Révolution française. Malgré des restaurations au cours des siècles, les bâtiments sont devenus depuis des ruines.

Château d’Origny © Monique Huber (Topia), 2002

Dernièrement, une demande de démolition a été faite pour les besoins de l’exploitation agricole fonctionnant dans ce lieu. Aussitôt les associations de protection du patrimoine se sont mobilisées pour éviter ce désastre, soutenant ainsi la municipalité, elle aussi contre la destruction de cette partie de notre histoire. 

Un architecte des monuments de France, un représentant de la Chambre d’Agriculture, le président de l’Association des Amis du Canton D’Aignay et les élus de la commune se sont rencontrés sur place pour voir les possibilités de concilier le maintien des tours sans trop gêner l’exploitation. Dans un premier temps, la démolition est donc refusée et il est envisagé de créer une association pour la sauvegarde des vestiges et si possible leur entretien. Nous en sommes là aujourd’hui. Le souhait de tous est de préserver ces tours et la peur de les voir disparaître nous les fait apprécier davantage.

Alertée par l’Association des Amis du canton d’Aignay, Topia a écrit au préfet de Côte d’Or et entend participer activement à toute tentative d’entretien et de mise en valeur de ce château, d’autant plus qu’en Bourgogne, de nombreux châteaux ont déjà disparu...