Topia
les ateliers du paysage
une association pour agir
La présence de l’industrie a longtemps été perçue
comme une défiguration esthétique d’un paysage supposé
« naturel ». Signe des temps ? La désindustrialisation
nous rappelle qu’il existe des paysages industriels, d’autant plus importants
et évocateurs que beaucoup disparaissent.
En Bourgogne du nord avec Les Amis du Canton d’Aignay, à Paris (Bas-Belleville)
avec Belleville-Insolite et Trajectoires, et en Essonne avec le Comité
de Recherches Historiques sur les Révolutions en Essonne (CRHRE),
Topia a noué des contacts et entamé des actions sur le patrimoine
industriel.
Thomas
Le Roux
Paysage de l’artisanat dans le
Bas-Belleville - Parcours urbains
6 octobre et 10 novembre
Respectivement
20 et 22 personnes ont participé à ces deux nouveaux parcours
sur les traces du patrimoine artisanal et industriel dans le Bas-Belleville,
complétant ainsi l’itinéraire du 30 juin.
Sous-estimé
et dévalorisé à Paris, le travail manuel n’en a pas
moins laissé des paysages caractéristiques. Dans le Bas-Belleville,
la densité des ateliers et des usines témoigne de l’importance
manufacturière passée du quartier. Au cœurs d’îlots
liés aux grands boulevards haussmanniens du XIXème siècle,
se succèdent impasses, passages, ruelles et cours à vocation
artisanale ou industrielle, et aux noms révélateurs. Généralement
situés derrière les verrières des rez-de-chaussée,
les ateliers pouvaient aussi faire partie d’ensembles plus vastes à
plusieurs étages, ou atteindre la dimension de petites usines sous
des halles métalliques, ou des toits en sheds. Souvent en retrait
de l’artère principale de circulation et de commerce, les activités
de fabrication étaient mélangées aux habitations,
ce qui engendrait une véritable mixité sociale, dont on peine
aujourd’hui à se souvenir. Elles ont également attiré
de nombreux immigrés, d’où le jeu de mots « Babel-Ville
».
Du parcellaire
à l’architecture, la tradition manufacturière a bien imprimé
sa marque dans l’urbanisme du quartier. Elle existe encore en partie comme
au 154, rue Oberkampf, impasse pavée bordée d’ateliers en
activité dans un paysage cohérent et révélateur.
Plus authentique et populaire que le faubourg Saint-Antoine (près
de Bastille) dont la logique paysagère est pourtant la même,
le Bas-Belleville ne bénéficie en revanche ni de protection
spécifique, ni de mesure de stimulation de son artisanat, ce qui
provoque une disparition progressive des ateliers et de son esprit. En
témoigne l’évolution de la rue Oberkampf, devenue un des
hauts lieux parisiens branchés.
La Maison
des métallos, dont l’avenir dépend d’un Comité de
Pilotage réunissant élus de Paris, personnalités culturelles
et le Comité Métallos, n’a pu être ouverte lors des
Journées patrimoine, en raison du plan Vigipirate.
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