Topia
les ateliers du paysage
une association pour agir
Paysages du Mâconnais
et du Beaujolais
Le
week-end du 23 et 24 novembre dernier, une vingtaine de membres de Topia
se
rendaient dans le sud de la Bourgogne pour découvrir les paysages
du Mâconnais et du Beaujolais. Si la vigne et le vin y sont des éléments
incontournables, surtout au lendemain de la sortie du fameux primeur, l’eau,
qui s’abattit sur notre groupe en trombes et avec un excès typiquement
méditerranéen, restera dans les mémoires.
Le circuit débutait avec le panorama qui s’offrait à nous
du haut du Mont Saint Romain, où nous avions passé la nuit,
panorama qui permis d’aborder la géographie de cette région
dans son ensemble, à travers sa topographie, son réseau hydrographique,
l’organisation des grandes masses du relief et l’agencement des nombreux
pays qui la composent. Par chance, le vent ayant chassé la brume,
un vaste horizon s’étendait à l’est jusqu’au Jura et aux
plus hauts sommets enneigés de l’arc alpin, au delà de la
plaine de la Saône en crue…
L’identification
des unités paysagères caractéristiques : bois, teppes,
vignoble… sur le sentier découverte du site naturel de la Boucherette
fut l’occasion d’une progression dans la lecture du paysage, et permit
de mieux comprendre l’articulation entre les éléments (comme
la végétation et le buis par exemple), les formes (l’habitat
groupé) et les structures (le bocage) qui composent le système
paysager. |
Paysage du
vignoble mâconnais © Cédric Crémona (Topia),
2002
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Une halte sur l’éperon rocheux du village médiéval
de Brancion, avec son château, sa halle et sa magnifique église
romane permit d’appréhender
l’évolution radicale
de ce système paysager, qui s’est au cours du temps inversé,
comme le met en évidence G. Duby. Les collines nourricières,
plus faciles à cultiver à l’époque médiévale,
se sont progressivement dépeuplées et reboisées, au
profit de la « plaine » et de l’actuelle « Bourgogne
vive ».
Puis fut évoqué à Saint-Point, village où vécut
et fut enterré le fameux poète lyrique Lamartine, le paysage
tel qu’il peut être perçu et décrit. Quelques extraits
de ces plus beaux poèmes, en rapport avec les lieux visités,
y furent lus.
Arrivés aux confins du Mâconnais, nous avons ensuite suivi
un circuit sinueux à travers les monts du haut Beaujolais. Le caractère
plus sauvage et plus frais de cette moyenne montagne, où prédominent
l’élevage, les châtaigniers et les bois de conifères,
contraste avec le vignoble, dans lequel nous avons ensuite plongé
pour une dégustation au Domaine des Duc.
Le cépage Gamay,
plus densément planté et taillé plus court, confère
aux parcelles un aspect qui diffère de ce que l’on peut observer
en Mâconnais.
L’après-midi s’acheva ainsi chaleureusement à l’abri de la
pluie, autour d’un verre de Chénas ou de Saint-Amour en parlant
du travail de la vigne et de l’élevage du vin, avant un repas de
spécialités gastronomiques et régionales. |
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La vigne : un élément
incontournable
© Cédric Crémona
(Topia),
2002
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Le dimanche prenait une tournure notablement pluvieuse en même temps
que « plus historique » avec pour objectif de faire percevoir
le temps long qui est celui de la genèse du paysage. La matinée
fut consacrée à la ville de Cluny et à la visite guidée
de ce qu’il reste de son illustre abbaye, « phare de l’occident »
et, à la fin du XIe siècle, plus grand centre spirituel de
toute la chrétienté, qui marqua profondément l’organisation
économique et sociale ainsi que la physionomie de toute cette partie
du Mâconnais… avant de repartir sur les routes du val Lamartinien
et un pique-nique humide, dans un petit lavoir, blotti au pied des remparts
du château de Berzé.
Le Week-end s’acheva par la visite du très intéressant musée
de la Préhistoire sur le non moins fameux site de la Roche de Solutré.
Ce petit bout de campagne regardant vers la montagne et la Méditerranée
prenait un aspect bien sévère et peu cordial pour saluer
les courageux participants de ce week-end d’étude chargé.
Moralité
: on peut découvrir beaucoup de choses grâce au paysage… Notamment
le temps qu’il va faire. C’est du moins ce que dit ce proverbe mâconnais
: « Si des collines tu vois le Mont-Blanc, c’est qu’il pleuvra dans
pas longtemps ! »
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