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Topia les ateliers du paysage 
une association pour agir

C'est où, le pays de Tronçais ? 
Week-end du 28 et 29 août

     Comment parler du Bourbonnais, ce vaste pays de bocage, aux confins du Bassin parisien et des monts d’Auvergne ? Ce qui frappe peut-être le regard au premier abord, c’est la préservation et la simplicité du paysage. Certains terroirs du Bourbonnais semblent en effet avoir traversé l’histoire humaine sans en avoir subi les perturbations, tant l’aspect naturel y paraît préservé, à peine entamé par la main des hommes. Ce n’est qu’une illusion, bien sûr, mais cela constitue l’un des principaux attraits de la région.

     Pour la situer plus précisément, la province du Bourbonnais s’est peu à peu constituée en empruntant des terres à l’Auvergne, au Berry et à la Bourgogne. Depuis le XIIème siècle, la Seigneurie de Bourbon, d’abord installée autour de l’Abbaye de Souvigny (lieu de sépulture des Bourbons), n’eut de cesse de s’agrandir, faisant de la ville de Moulins sa capitale. Un riche patrimoine rappelle la présence durable de cette famille sur ce sol. Des vestiges de châteaux, d’églises ou encore d’habitations prestigieuses ponctuent le territoire. La vielle reste l’instrument de musique traditionnel du Bourbonnais.

    Mais surtout, plus près de nous, l’emprise de la bourgeoisie et de l’aristocratie sur ces terres, l’accroissement du bétail et les structures de propriété, entraînèrent la constitution d’un paysage morcelé de haies (appelées bouchures dans le patois local). Comment ne pas citer alors la tradition du métayage, longtemps implantée dans la région, et dont Emile Guillaumin, pionnier du syndicalisme agricole dans le Bourbonnais et premier écrivain paysan, s’est fait l’écho afin de rendre compte par écrit de la condition de vie paysanne au début du XXème siècle… Région d’élevage avant tout, le paysage alterne ainsi entre vastes prairies ou paissent des bœufs de race charolaise ou des moutons, et des zones plus boisées.

    Le Bourbonnais est en effet célèbre pour sa forêt domaniale (10 594 Ha). Délimitée par les vallées de l’Auron, de l’Aumance et du Cher, la forêt de Tronçais est l’une des plus belles chênaies d’Europe, réputée pour la qualité de ses bois dans toutes les régions viticoles. Constituée à 80 % de chênes et 20 % de hêtres, ses arbres ont longtemps été utilisés pour la fabrication de tonneaux ou comme matériaux de construction. En 1670, Colbert aménage la forêt en vue de fournir du bois pour la charpenterie de marine. Il réglemente les coupes de bois et est ainsi à l'origine de la préservation de cette chênaie.
 
    Au XVIIIème siècle, l’industrie métallurgique s’y installe (Forges de Tronçais). La porcelainerie de Couleuvre n’a fermé ses portes que ces dernières années. De nombreux étangs ont été créés à cette époque afin de couvrir les besoins en eau. Aujourd’hui, le Pays de Tronçais est animé par l’industrie du bois (scieries), l’agriculture et le tourisme. Les promenades en forêt sont inoubliables. La flore y est variée, les champignons abondants. On y croise fréquemment cerfs, chevreuils ou sangliers, rapaces et papillons. Des chênes classés, tricentenaires pour certains, atteignant jusqu’à 40 mètres, valent le détour ! 
Prairies en bordure de la forêt de Tronçais © C. Crémona, (Topia), 1999

 

Myriam Crémona, pour Format Paysage n° 12, printemps 2004

 
 
 
 

 

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