Les 19 et 20 juin derniers, Topia s’est rendue dans la Sarthe : l’objectif était de découvrir une région bien souvent méconnue, de percevoir la diversité de ses paysages ainsi que la richesse de son patrimoine...

     Aujourd’hui, la région du Mans ne dispose pas malheureusement d’une image très attrayante : trop loin de la mer, trop proche de Paris, le département n’attire pas les touristes et reste un lieu où l’on ne s’attarde pas. À ce titre, l’image un peu désuète et populaire des 24 Heures du Mans et des fameuses rillettes n’aide pas la région à dynamiser son tourisme culturel.

     A ce manque d’attrait touristique s’ajoutent les difficultés du département à se positionner entre Paris et l’Ouest. Très proche de Paris, à seulement 55 minutes en TGV de la capitale, le Mans est aujourd’hui un exemple de ville de la lointaine banlieue parisienne dont une part grandissante de la population se lance dans des déplacements pendulaires de quelque 250 km pour se rendre sur son lieu de travail : l’influence de la capitale a donc tendance à transformer le Mans et ses alentours en ville dortoir. Par ailleurs, le département de la Sarthe appartient à la région des « Pays de la Loire », dont la capitale régionale, Nantes, l’oblige davantage à se tourner vers l’océan. La Sarthe semble donc avoir du mal à trouver sa place au sein de sa région, restant tiraillée entre ces deux grandes aires d’influence…

    Mais la richesse du Mans et de ses environs est sans doute, justement, d’être située à ce point de contact entre deux grands espaces et de n’être ni tout à fait assimilable au bassin parisien, ni spécifiquement à l’ouest de la France.

     Au niveau géologique, la région correspond également à une zone de contact entre le bassin parisien et le massif armoricain ; sa campagne est donc un mélange complexe entre des parcelles de bocage et des zones de cultures intensives en openfield. Grâce à la grande diversité de ses sous-sols, elle offre des paysages agricoles diversifiés, mêlant des espaces de cultures, des zones d’élevages, des bois de pins maritimes, l’ensemble traversé par une rivière paisible : la Sarthe.
 

Cette rivière nous a permis, en suivant son cours, de traverser le département du Nord au Sud : le week-end commençait donc par une visite de Fresnay sur Sarthe, petite cité de caractère située à une vingtaine de kilomètres au nord du Mans et qui offre un beau point de vue sur la campagne sarthoise, à la lisière des Alpes Mancelles.    Puis nous nous sommes rendus dans la ville du Mans pour découvrir sa vieille ville avec sa cathédrale, sa cité cénomane et sa muraille gallo-romaine ; nous avons enfin parcouru une partie du circuit des 24 Heures, empruntée quotidiennement par les Manceaux puisque faisant partie intégrante des réseaux routiers de la ville.

Muraille du Mans, au bord de la Sarthe © T. Le Roux, (Topia), 2004

    

La Sarthe à Parcé © D. Prêle, (Topia), 2004

Les participants au bord de la Sarthe ©  (Topia), 2004

     La fin de journée du samedi et la matinée du dimanche ont quant à elles été consacrées au sud du département, avec la visite de la maison de Louis Simon, étaminier du Maine, qui a vécu à la fin du XVIIIème siècle et qui a, malgré sa condition sociale, rédigé ses mémoires ; la faïencerie de Malicorne, artisanat renommé de la région sarthoise ; et l’abbaye de Solesmes a permis de clore le week-end avec l’écoute de ses chants grégoriens.

      Le programme était donc chargé et les nombreux participants (22 adultes et 9 enfants) ont, nous l’espérons, apprécié cette promenade au fil de la Sarthe, rectifiant ainsi l’image trop souvent véhiculée de cette région.