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Topia les ateliers du paysage 
une association pour agir

Un emblème pour paysage :
     Maison des métallos, 19 septembre 2004

     Comment intervenir dans le paysage, comment se l’approprier ? Dans notre charte  fondatrice  (Format Paysage n°00,  Printemps 2001), nous écrivions : « Chacun, consciemment ou non, volontairement ou non, est acteur du paysage. Chacun doit donc s'approprier cette dimension paysagère et l'intégrer dans ses choix. Chacun a la responsabilité du paysage de demain. Et les principaux acteurs du paysage que sont l'État, les collectivités locales, les entreprises, les transports etc., disposant d'autres moyens que les particuliers, négligent peut-être la dimension historique, symbolique et affective des paysages. Parler du paysage fait émerger le débat. Et derrière les POS, ZPPAUP, PPR, les termes techniques et la réglementation, se cachent de réelles décisions ». C’était souligner l’immense complexité du paysage, en même temps que son accaparement par des acteurs institutionnels.
         Par une pose d’emblème sur un socle, sous forme de statue contemporaine, dans l’espace public, le Comité Métallos a donné tout son sens à l’action citoyenne paysagère. Régulièrement, Format Paysage se fait l’écho de l’action de ce Comité, collectif d’associations et d’habitants du 11ème arrondissement de Paris - dont Topia est membre depuis sa création. Après avoir lutté pour la sauvegarde de la Maison des métallos, le Comité Métallos a réfléchi à son devenir, et a notamment proposé une valorisation paysagère du site, en grande partie reprise par les décideurs traditionnels : le maître d’ouvrage (la Mairie de Paris) et le maître d’œuvre (l’architecte).

La réhabilitation de la Maison des métallos débutera en juin 2005. En amont des décisions la concernant, le Comité Métallos a voulu inscrire dans le paysage urbain son action, en fabriquant un emblème et en l’érigeant sur la place Jean-Pierre Timbaud, face à l’entrée de la Maison des métallos. Le cahier des charges a été établi par le Comité Métallos et soumis aux habitants lors de la Fête du quartier et du Conseil de quartier, en juin 2004. Sa réalisation devait répondre à plusieurs critères : une dimension « humaine » (il fait un peu plus de 2 m., sur un socle d’1 m. 30), une symbolique mêlant le passé (métallurgique notamment) et le devenir de la Maison des métallos (un équipement culturel ancré dans son quartier, ouvert, engagé dans la citoyenneté et la concertation), enfin le choix de matériaux bruts (béton, poutrelles de fer forgé, patine de rouille). 


 
 L’emblème, réalisé par Steaven Richard
© J. Morel, (Comité métallos), 2004
       Sa réalisation s’est inscrite dans le cadre de l’accompagnement d’une réhabilitation, celle de la Maison des métallos, dont le projet architectural venait d’être présenté, et des orientations sur le réaménagement de la place Jean-Pierre Timbaud, prévu pour 2006. De ce fait, l’objectif de pérennité de l’œuvre a tout de suite été posé, en même temps que son insertion harmonieuse et pertinente dans le paysage urbain.

       L’élément paysager de cet emblème est en effet indéniable : placé sur l’espace public, positionné dans l’axe de l’allée centrale de la Maison des métallos, et dans l’alignement des arbres de la rue, l’emblème fait office de point de repère et d’identification. Une identité ouverte et généreuse, qui est aussi une œuvre d’art contemporaine interprétable à plusieurs niveaux. Pour beaucoup, il prend la signification de « l’arbre à palabre », ce lieu de rassemblement et de concertation des sociétés africaines traditionnelles.

     L’emblème de la future Maison des métallos a été réalisé durant tout l’été et finalisé lors des Journées du Patrimoine par un ferronnier d’art du quartier, Steaven Richard. Son inauguration, le 19 septembre, a rassemblé environ 200 personnes. Deux mois après sa pose, il est toujours là, et est même repris dans les schémas de projection de l’architecte. Voilà de bonnes raisons pour penser qu’il restera sur l’espace public : grâce à la démocratie participative et au dévouement de l’action associative, la Mairie de Paris s’offre une œuvre d’art à bon compte !
 

Thomas Le Roux, pour Format Paysage n° 00, Printemps 2001 
 

 
 
 
 

 

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