Topia
les ateliers du paysage
une association pour agir
Paysage rural de Bourgogne
: promenade pédestre à Cruzille (71)
Le dimanche
11 septembre 2005, Topia les ateliers du paysage
organisait, en collaboration avec les associations Cruzille Patrimoine
et Maisons Paysannes de Bourgogne du Sud une journée
découverte des paysages de Cruzille (71), cette petite commune rurale
des monts du Mâconnais. Si les conditions météorologiques
tranchaient avec celles qui avaient prévalu pendant toute la période
estivale, c’est quand même plus d’une soixantaine de participants
qui se sont succédé tout au long des temps de cette journée
: excursion, pique-nique convivial, conférence sur « les arbres
»…
Bien que caractéristique du haut Mâconnais (prédominance
de la vigne dans la combe viticole où s’est logé le bourg),
le finage de la commune évoque aussi le Tournugeois voisin (polyculture,
morcellement du parcellaire) ainsi que le Clunisois (topographie, élevage).
Haies vives et murets, cadoles (abris de pierres) et murgers témoignent
encore du bocage complexe qui devait prévaloir à l’apogée
de la valorisation agricole (deuxième moitié du 19ème
siècle). La lande à buis et à chênes pubescents,
unité paysagère localement très caractéristique,
a depuis reconquis les teppes, pelouses calcaires à la flore méridionale
originale (genévrier, orchidées) où venaient paître
les chèvres… La forêt progresse et les premiers cèdres
apparaissent depuis quelques années sous l’effet du réchauffement
climatique et de l’accentuation conséquente de la sècheresse
estivale. |
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Carte postale du
début du 20ème siècle : Les vignes, le bourg, les
teppes et, à l’arrière plan, les bois de la montagnes...
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Les vues anciennes qui rythmaient le cheminement de notre groupe et leur
confrontation au paysage actuel attestent de la surprenante stabilité
du bâti au cours du siècle écoulé. La commune
s’est en effet jusque-là peu urbanisée, et l’on ne compte
actuellement qu’une petite poignée de pavillons. Cependant, les
projets actuels (lotissement ?) et le manque de cohérence des rénovations
récentes laissent craindre une perte « de caractère
» irrémédiable de ces hameaux à l’habitat modeste
et enclavé. Les petites galeries mâconnaises sont certainement
les éléments ayant le plus souffert des outrages du temps…
et de l’engouement pour les baies vitrées ! |
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Carte postale du
début du 20ème siècle : Bien que relativement peuplées,
les ruelles sont de nos jours un peu moins animées et l’essentiel
de l’activité s’est déplacé dans les petites villes
voisines (Lugny, Tournus…)
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La sensibilisation d’un large public, tant à la lecture du paysage,
qu’aux techniques de restauration, ou encore au Petit Patrimoine local,
et l’expérience d’une démarche inter associative étaient
donc les objectifs affichés de ce petit périple entre hier
et aujourd’hui. Les conversations sont allées bon train, passant
de l’évocation à la prospective, des souvenirs du passé
aux « territoires d’avenir »… On ne se quitta pas sans se promettre
de se revoir bientôt.
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