Week-end des 21, 22 et 23 octobre 2005

     A chaque week-end de découverte Topia, son panorama explicatif : sans déroger à cette règle , le point de vue de Verzenay, sur le coteau est de la Montagne de Reims, fut particulièrement édifiant, d’autant plus que les 21 participants ont pu goûter à la luminosité exceptionnelle de cet été indien champenois. 
 

Premier ensemble géographique, au pied des coteaux, la plaine agricole offre un paysage d’openfields (champs ouverts) cultivés. De fait, une polyculture fortement mécanisée (céréales, colza, betteraves) domine cet espace traversé par une petite rivière, la Vesle, et son canal latéral, le long desquels on distingue un chapelet de villages (et à l’Ouest, Reims) et de nombreux silos. Les affleurements de craie visibles laissent supposer un terrain de surface sec, mais riche en rétention d’eau en profondeur, terrain fortement valorisé par l’agriculture après la seconde guerre mondiale : aux savarts à moutons de la Champagne « pouilleuse » a succédé l’une des agriculture les plus productives du monde. La visite de la ferme d’Eric Ponsin, puis de la sucrerie de Sillery, aux pieds du point de vue, s’imposaient donc : si la fraîcheur paisible de la ferme contrastait avec la chaleur bruyante de la sucrerie, les problématiques sont les mêmes. La logique est maintenant plus au respect des normes environnementales et des règles du commerce mondial. Ainsi, d’ici quelques années, le prix des betteraves baissera de 38 %.       Du même point de vue mais au dessus de nous, le plateau est entièrement boisé. Surmonté par une couche sédimentaire de pierres meulières qui forme un glacis contre l’érosion, son sol est relativement acide, et son climat plus rigoureux qu’en plaine ou sur le coteau.       La forêt, superbe de couleurs en cette saison, avait cependant déjà perdu quelques feuilles. Cela nous a permis d’admirer les circonvolutions des troncs et branches des hêtres tortillards, ou autrement dits faux de Verzy, mondialement connus.        Entre plaine et plateau, le coteau viticole fait la célébrité de la région. Cette cuesta qui termine le plateau de l’Ile-de-France est occupée par le vignoble de Champagne. De Mutigny, on a pu voir aussi son prolongement à l’ouest, le long de la Vallée de la Marne, d’où est originaire notre guide et viticulteur Gilbert Baron. Vin blanc pétillant, le Champagne a été mis en valeur grâce à la technique de la double fermentation, maîtrisée à la fin du 18ème siècle par Dom Pérignon à Hautvillers, magnifique et si caractéristique de ces villages peuplés, groupés au cœur du coteau, et dont la visite a clos notre week-end.

La sucrerie de Sillery © T. Le Roux (Topia), 2005   Un fau entourant un chêne © T. Le Roux (Topia), 2005 Les vignes de Mailly-en-Ch. © C. Baron-Le Roux (Topia), 2005

      Ces ensembles paysagers ruraux sont ainsi très différenciés : la topographie et l’histoire y ont leur rôle, mais aussi la géologie. À ce titre, le parcours dans l’ancienne carrière de Mailly-en-Champagne, a permis, entre sables, craie, argiles et meulières, de saisir le soubassement géomorphologique de ces paysages humanisés.

      Enfin, on ne saurait terminer sans évoquer la chaleur de l’accueil local, le magnifique gîte Au Bon Sarrazin, à Fontaine, ainsi que les bons petits plats mitonnés. Les poules au pot et les gâteaux roses aux biscuits de Reims, ainsi que la célèbre boisson gazeuse portant le nom éponyme de la région ont sans nul doute apporté leur touche à ce 10ème week-end réussi.