A Fontenay,
s'il faut habituellement une demi-heure pour parcourir la distance entre
les deux stations de RER, c'est en deux heures de marche que nous avons
découvert comment un village des limites de la Brie est devenue
une commune de banlieue. L'intérêt d'une telle promenade urbaine,
c'est que toutes les étapes de constitution de la banlieue parisienne
sont présentes ici.
Devant la station RER de Val-de-Fontenay s'étend la ZUP. Conçue
dans les années 60 comme une cité-dortoir, le projet est
modifié par l'action de la nouvelle majorité municipale élue
en 1965 : équilibre entre logement social et résidentiel,
baisse du nombre total de logements pour permettre une activité
économique et commerciale, large place laissée aux espaces
verts.
Montant
en direction du plateau, nous sommes accueillis par l'association "Les
Vergers de l'îlot" au milieu des pommiers et nous apprenons que Fontenay
est un ancien village agricole dont les productions ont permis d’approvisionner
les Halles de Paris ; l'association maintient les traces de cette fonction
autour d'un véritable projet de convivialité. Nous sommes
à proximité du centre administratif, à la jonction
de la ZUP et du "vieux Fontenay".
Plus bas,
nous découvrons les usines où étaient fabriqués
du plâtre, de l'aluminium et... les pianos Gaveau -, témoins
d'une ville ouvrière où subsistent les ateliers de la RATP
et une usine de produits pharmaceutiques. L'implantation industrielle est
favorisée par la création, en 1859, de la gare de Fontenay
; gare par laquelle arrivent aussi les patrons du Faubourg Saint-Antoine,
et autour de laquelle se dressent leurs beaux hôtels particuliers.
Pas de doute, c'est bien
ici que se fait la transition avec la visite de Nogent axée sur
le patrimoine architectural. Nous traversons l'étonnant jardin agronomique
tropical du Bois de Vincennes, ses plantes et ses bâtiments très
kitsch construits pour l'exposition coloniale de 1907 ; le zoo humain y
a précédé les monuments aux morts "indigènes"
de la guerre de 14.
Nous rejoignons
l'emplacement du château de Beauté, offert par Charles VII
à Agnès Sorel : de Beauté, il nous reste la vue sur
la Marne et... l'autoroute A4. Cette Marne a fait le bonheur de milliers
de Parisiens venus le dimanche pour les guinguettes. Nous la longeons du
Pavillon Baltard, déplacé des Halles en 1976, jusqu'à
une partie du Pont des Arts. Là, c’est comme si l’on avait voulu
reconstituer le vieux Paris.
Pour observer
les immeubles Art Nouveau construits par les architectes Nachbaur, nous
faisons encore un petit détour avant de nous quitter.
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Dans la ZUP de Fontenay
: les Larris
© Daniel Jorge (Topia),
2006
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Vers le RER
© Daniel Jorge (Topia),
2006
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Les vergers de l'ilôt
© Thomas Le Roux (Topia), 2006
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