Week-end du 26 au 28 mai 2007

    Retour sur un superbe week-end riche en découvertes et en rencontres sympathiques, malgré une météo capricieuse ! Il convient de remercier de nouveau Jacqueline, Luce et Paulette pour leur enthousiasme à faire partager la culture de cette belle région, l’Office de tourisme de Blainville et enfin Dominique et Guy, pour leur accueil chaleureux dès le vendredi au gîte, ainsi que pour la gestion complexe de l’intendance. Merci à tous, y compris aux nombreux enfants qui ont contribué à la bonne ambiance. 
 

Vendredi soir. Les arrivées sont échelonnées dans le village de la Chaise-Beaudoin car la route est bien longue pour certains ; un bon pot au feu fumant nous attend dans l’ancienne école du village transformée en un gîte de caractère très fonctionnel.     Samedi. Visite d’installations ostréicoles de Blainville proches du bord de mer ; nous commençons par la visite d’une exposition bien construite, complétée par les explications claires de notre guide, M. Charpentier : les huîtres dites de pleine mer sont élevées sur l’estran (partie de la plage dégagée à marée basse), dans des poches en plastique fixées sur des tables métalliques (méthode d’origine japonaise) ; il est important de retourner ces poches car le phytoplancton nourricier, acheminé par les cours d’eau, arrive par le haut. Les huîtres filtrent dix litres d’eau par heure et la qualité de celle-ci est contrôlée tous les jours ; les huîtres sont rapportées quatre fois dans leur vie à l’atelier, pour être nettoyées et calibrées. Ce sera la deuxième partie de notre visite dans l’atelier des huîtres : lavage ou douche des huîtres bien souvent recouvertes de vase et d’algues, puis calibrage au moyen d’une machine artisanale qui pèse chaque huître et la dirige vers le panier approprié en fonction de son poids. Nous longeons ensuite les claires où certaines huîtres sont affinées dans une eau mélangée à de la tourbe, pour devenir des fines de claire ; d’autres bassins hébergent des araignées de mer qui impressionnent beaucoup les enfants par leur aspect monstrueux. Le troisième moment fort de cette matinée est le repas de la mer pantagruélique qui nous attend, servi avec beaucoup de convivialité par des bénévoles de l’Office du tourisme de Blainville. Le déjeuner, très apprécié, se compose d’une grande quantité d’huîtres iodées de première fraîcheur, de bulots, de moules de bouchot de teurgoule parfumée, le tout arrosé de cidre ou de vin blanc.      Il est ensuite temps de reprendre la route sous un beau soleil, pour la visite du Château de Pirou, bon exemple de forteresse du XIIème siècle, magnifiquement restaurée depuis son classement. Le château est construit sur une île au milieu d’un étang artificiel. La liaison avec la mer, au Moyen-Age, était plus directe qu’actuellement où le château apparaît bien en retrait. En tournant autour de la douve centrale, nous découvrons les différents bâtiments de la basse-cour avant de passer le pont-levis et parcourir une partie du chemin de ronde.     Puis ce fut une promenade en bordure de mer, dans les dunes et sur la plage : un moment de détente bien agréable avant le retour au gîte pour un dîner succulent, composé d’une spécialité normande : le poulet vallée d’Auge et, pour terminer, d’un impressionnant gâteau d’anniversaire ! Prévert est évoqué, chanté en début de repas, mais il est trop tard pour visionner le film prévu.     Dimanche. La pluie est au rendez-vous, le matin, pour la visite des fours à chaux de Régneville. Construits en 1848 à l’emplacement de carrières de calcaire, ils sont alimentés par le charbon du pays de Galles et constituent des forteresses industrielles permettant de produire en priorité des engrais pour les sols trop acides de l’Ouest. Notre guide nous propose une visite vivante avec démonstrations permettant de comprendre la fabrication de la chaux, puis, à l’abri, nous apprécions la visite libre du musée évoquant le passé maritime et industriel de Régneville, illustré par une vidéo de qualité. Le pique-nique ne pouvant avoir lieu en plein air, nous retournons au gîte pour déguster le succulent et réputé pâté confectionné par Guy qui mérite à lui seul un ban chinois.      Puis, nous nous dirigeons vers la Baie du Mont-Saint-Michel. Il faut attendre que le vent se calme pour commencer une superbe marche vers le Mont ; les informations données par notre guide nous permettent de comprendre la force des éléments et les transformations subies par le paysage. La mer ne remonte pas au galop, mais il est temps d’aller déguster deux bons cidres artisanaux chez Bernard et Marie-José Fauchon, qui nous reçoivent avec beaucoup de générosité dans leur ferme de Fleury, autour d’un bon feu de cheminée apprécié par tous.     Lundi. Luce, Conseillère municipale, nous attend dans la salle des mariages de la mairie de Villedieu-Les-Poêles et nous offre une conférence bien documentée sur l’histoire de la ville : au XIVème siècle, les chevaliers de Malte proposent aux poêliers de s’installer et d’exercer dans des cours, sans payer d’impôts. Arrivent ensuite les chaudronniers, qui eux aussi travaillent le cuivre ou « or des pauvres ». La fabrication des cloches se développe surtout au XIXème siècle, en même temps que la construction des lignes de chemin de fer. La dentelle fabriquée par les pensionnaires de l’hospice leur assure de petits revenus... Tous les quatre ans, les chevaliers de Malte se retrouvent, aujourd’hui encore, à Villedieu pour faire revivre le riche passé de la commune. Nous visitons ensuite avec Luce quelques cours représentatives du passé artisanal de la ville : les maisons communiquaient entre elles pour permettre aux habitants de s’échapper en cas d’invasion anglaise.      Nous rencontrons ensuite Stéphane Villaespésa, président du Syndicat de la Sienne, qui nous présente une animation vidéo-projetée très intéressante sur la protection de la Sienne, le fleuve qui traverse Villedieu. Les enjeux de la bonne gestion du cours d’eau et sur ses conséquences paysagères sont indéniables. Puis, nous nous installons pour déguster les succulentes crêpes confectionnées par Jacqueline en grande quantité et apprécions ce moment convivial avant de nous diriger vers le musée : un audiovisuel fait revivre le passé artisanal de la ville, puis un dinandier, artisan confectionnant des objets en cuivre par la technique du martelage, nous parle de son ancien métier exigeant un apprentissage de longue haleine. Il est ensuite temps de se quitter, après tous ces bons moments passés ensemble. Didier Faure

Dans la baie du Mont Saint Michel © Damien Prêle (Topia), 2007 Le château du Pirou © Damien Prêle(Topia), 2007 Les fours à chaux de Régneville © Damien Prêle(Topia), 2007 Fonderie de cloches à Villedieu © Damien Prêle(Topia), 2007 Au bord de la mer © Damien Prêle(Topia), 2007