Retour aux sources
pour ce 15ème séjour. Après y être allée
lors des 1er et 3er séjours (en 2001 et 2002), Topia
revient dans le Nord, avec un nombre de participants record : une tablée
de 38 adhérents honore un merveilleux soleil de fin d’été,
de gargantuesques flamiches au maroilles et quelques boissons locales.
Découvrir, comprendre, partager pour appréhender le paysage,
tel est le fil conducteur de nos actions. Qui mieux que le clan Lesage
pouvait nous guider en Avesnois ? Région étonnamment rurale
dans cette portion de mégalopole européenne (la dorsale de
nos collégiens), l’Avesnois s’est constitué en Parc Naturel
Régional (PNR) il y a dix ans et Philipe Lesage est l’un des
acteurs essentiels du projet.
Un PNR est un défi,
un pari paysager. Sa pérennité est déterminée
par le renouvellement de sa charte décennale, qui doit démontrer
l’intérêt d’une conjugaison d’actions visant à mettre
en valeur, faire connaître et vivre un territoire. Au cœur de la
démarche, la notion de paysage rassemble des personnes diverses
: des collectivités locales (ici, 129 communes sont adhérentes),
mais aussi des « acteurs » du paysage, tels que les agriculteurs,
architectes, restaurateurs, etc. et la population locale. L’objectif est
de préserver les paysages de qualité, de les prendre en compte
dans les aménagements et d’encourager les filières économiques
qui respectent l’environnement. Le PNR de l’Avesnois mène des activités
de communication et pédagogiques remarquables (on recommande son
site internet) et des musées qui méritent le détour,
comme la Maison du bocage, à Sains-du-Nord, près de
laquelle nous logions.
Terre. Tentons un
résumé géologique (très) simplifié.
L’Avesnois est une terre de contact. À l’est, la terminaison occidentale
des Ardennes (schistes et calcaire paléozoïques), à
une altitude un peu plus élevée qu’à l’ouest, offre
un paysage de Fagnes (forêts, zones humides) où nous avons
tenté le panorama du mont de Baives et vu les carrières et
villages aux Pierres Bleues. À l’ouest, une portion de bassin sédimentaire
du Tertiaire (marnes, calcaires, argiles, sables) accueille un paysage
à domination bocagère. Même dans mes cours de géographie
à l’Université, où l’étude du bocage comme
élément structurant du paysage est un classique, jamais je
n’en avais eu une explication si limpide et vivante (merci Philippe). La
visite de la Maison du bocage complétait les perspectives historiques
et la question de sa fragilité.
Eau. Oui il paraît
qu’il pleut souvent ici ; les nombreuses rivières furent idéales
pour près de 200 moulins à eau, dont il reste quelques vestiges.
Celui de Sars-Poterie nous a ému, tant par son mécanisme
du XVIIIème siècle encore intact que par son côté
désuet (si rare à l’époque de l’ingénierie
touristique) et par l’intérêt que sa propriétaire,
enseignante à la retraite et descendante des meuniers, a réussi
à susciter chez les enfants.
Feu. La frontière
a été dessinée par le feu des guerres de Louis XIV
: une incursion en Belgique, avec l’historienne Muriel Gouilloux s’imposait
! Le temps a manqué pour visiter les fours à poterie de Ferrière-la-Petite,
mais l’énergie solaire fut évoquée dans la ferme du
même village où nous étions accueillis par Vincent,
agriculteur. Une idée à suivre... (Cf. le WE à Fribourg
2009).
Air. Moins pollué
qu’à Paris, c’est sûr. L’air, ce fut surtout l’ambiance sérieuse
et conviviale qui prévaut à chaque séjour et qui fait
une des marques de fabrique de Topia. Autour de Jean Lesage, directeur
d’école élémentaire appliquant la pédagogie
Freinet, d’intéressantes discussions sur l’instruction ont animé
les repas gastronomiques. Dommage que quelques éminents professeurs
des écoles de Topia n’aient pu participer à ce WE, car la
discussion aurait assurément tournée au débat (constructif,
cela va sans dire) !
Thomas Le Roux et Daniel
Jorge
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La Maison du bocage
à Sains-du-Nord © Thomas Le Roux (Topia), 2008
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Les enfants dans le
bocage © Th. Le Roux (Topia), 2008
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Le bocage ©
Th. Le Roux (Topia), 2008
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