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Topia les ateliers du paysage 
Savoir regarder pour se représenter les paysages

Une forêt suspendue  ... en pleine ville
 
La Grand Place de Lille © Document internet, 2004

    « Oh, regarde, s'exclame l'un des plus jeunes adhérents de Topia, les arbres sont à l'envers ! Les feuilles, elles sont en bas et les troncs ils sont dans le ciel ! » C'est avec ces quelques mots représentatifs de l'instant que nous débouchons sur la Grand Place de Lille, accueillante dans sa nouvelle parure, plus bucolique. Dans le cadre des manifestations organisées par la ville de Lille Capitale européenne de la Culture en 2004, nous voici au cœur d'une installation urbaine originale s'adressant à la mémoire et à l'imaginaire du visiteur. Sans conteste l'événement le plus impressionnant, elle nous invite à réfléchir et à une certaine ouverture d'esprit.

    Le pari lancé par l’agence de graphistes scénographes Lucie Lom interpelle : concept absurde, chimère digne d'un conte de fées, rêverie éveillée, les avis sont partagés.

    Il faut néanmoins en souligner la prouesse technique : cette forêt suspendue est l'équivalent d'un domaine de 300 arbres (2800 m²) plantés à l'envers à 12 mètres de hauteur, fixés au moyen d'une grille soutenue par une structure métallique et composée de 5 essences d'arbres différentes : châtaignier, chêne rouge, érable, sycomore et aulne.

    « C'est un vrai feuillage ou du plastique ? », entend-on souvent. En réalité et afin de pouvoir résister au temps et aux intempéries, les 2,8 millions de feuilles, importées de Chine, sont synthétiques et les troncs sont en résine.
 
    Cette forêt aérienne est agrémentée de la musique de Patrick Grupallo en fond sonore. Les chants d'oiseaux et les sonorités éoliennes qui l'inspirent, outre qu'elles confortent le caractère poétique de l'installation, sont également en mesure de supporter la concurrence du trafic urbain. La nuit, la lumière telle des milliers de petites lucioles, entièrement intégrée au décor, lui donne toute sa profondeur et l'éclaire autant qu'elle fait naître ombres et mystères.
 
La Déesse © Agnès Turlure (Topia), 2004

     La vocation de cette invention sylvestre pourrait être une invitation à la poésie, un véritable lieu d'échanges ou encore une métaphore de la paix et avec elle "des rêves pour un début de XXIème siècle qui renouerait avec la nature ou retrouverait avec elle ses propres repères" nous explique Philippe Leduc, l'un des créateurs. En tout cas, après Roubaix et Arras, c'est au tour des promeneurs Lillois de se l'approprier : concerts, papotages, repos permettent aux citadins de redécouvrir les sensations des balades dans les bois… et ce, jusqu'au 21 juin 2004.
     
 

Agnès Turlure, pour Format Paysage n° 12 printemps  2004

 
 
 
 

 

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