Mon paysage quotidien à moi, c'est la vue sur l'église du village où je passe ma retraite. C'est en Bourgogne, même en Côte d'Or et plus précisément dans le Châtillonnais, à 30 kilomètres de la source de la Seine et son nom est Bellenod sur Seine (justement ! …).

     Dans la maison qui me vient de mes arrière-grands-parents. De la pièce à vivre où nous passons le plus clair du temps, à part la cuisine, dès le matin selon la clarté du jour qui arrive sur l'église, son aspect est différent, quand le soleil l'éclaire, l'église nous apparaît lumineuse, ou selon le temps, enrobée de brume ou encore carrément estompée et sous la neige c'est alors une vraie carte postale. Au cours de la journée ses couleurs palissent au soleil qui lui arrive du sud. Quant au soir c'est le coucher de soleil qui nous la montre en ombre chinoise sur un ciel de feu dans toute la symphonie de ses couleurs. 

      Elle s'est refait une beauté dernièrement avec un beau toit de tuiles troquées contre de l'ardoise qui elle-même avait remplacé la lave qui couvrait jadis tous les toits du village et qui petit à petit a disparu du paysage. 

      Enfant j'ai assisté au baptême de la cloche de cette église qui avait été fêlée, et refondue. Elle s'appelle Gabrielle, Madeleine, Ernestine du nom de ses parrain et marraine et du maire de l'époque. L'évêque de Dijon venu pour la cérémonie avait passé la nuit dans une chambre chez mes grands-parents. Des repas qu'il avait pris, préparés par la femme du boulanger, il avait déclaré qu'il n'aurait jamais pensé que l'on puisse manger aussi bien dans un aussi petit village.
 

C'est très souvent que je la regarde (l'église) pour le plaisir d'analyser sa lumière et chaque fois c'est une nouvelle image. Pour le moment elle détache bien la couleur de ses tuiles rouges et le blanc de ses pierres dans le vert intense des arbres, sur un fond de ciel un peu gris. Elle représente le calme et la paix, et en dominant le village elle paraît veiller sur sa sécurité.

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