Mon paysage
quotidien, c'est un petit jardin du Bassin parisien, mon jardin… Il est
comme un passage secret dans la ville, il ne mène nulle part sauf
là où l'on voudrait être : à la campagne, au
calme, en vacances. Tout en longueur, il est bordé de deux grands
murs de meulières, la pierre de la région, qui crèent
un sentiment d'intimité pour qui s'y aventure. Les sureaux sauvages,
les orties et le lierre friands de son sol sableux, ont aujourd'hui laissé
place à une jeune pelouse fraîchement semée. Il fait
bon boire un thé à l'ombre du grand sycomore et profiter
de la lumière tamisée du soleil au travers du feuillage.
C'est un paysage auquel le regard rend visite. On le façonne au
gré des envies, lui nous fascine. On reste là à ne
rien faire, profitant de la fraîcheur du soir. Un petit tas de bois,
trace d'une tempête nous rappelle que pourtant il reste encore du
travail à accomplir. Dans leur pot, des fleurs attendent d'être
repiquées. Un hortensia blanc égaie depuis peu le vert tendre
de la pelouse. On pourrait arroser… Mais le temps est passé, déjà
il nous faut rentrer. Demain, peut-être… |
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Un jardin tout en longueur
©Myriam Crémona
(Topia),
2002
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